18-02-2022

Le Révérend Anseleme SIKU a soutenu sa thèse de doctorat

C’était lundi 14 février 2022 dans la grande salle de la Faculté de Psychologie de l’ULPGL/Goma, que le Révérend Kasereka Siku Anselme a soutenu sa thèse de doctorat axée sur « La christologie africaine et la dynamique de la transformation sociale en Afrique : évaluation et perspective ». Devant un costaux jury d’éminents professeurs, le Révérend Siku est revenu sur les incidences de la christologie africaine  que sa thèse évalue sur la vie sociale de l’africain tout en ouvrant une nouvelle approche de sa reformulation, bien évidemment au prisme de la théorisation ancrée, de la méthode historique et de la technique documentaire.

Dans sa démonstration, la première partie de cette thèse a évalué les versants de la christologie africaine dans la palette temporelle qui va de 1972 jusqu’en 2012. Il s’agit entre autre des christologies d’adaptation, d’inculturation, de libération historique, de reconstruction et de libération holistique ou christologie populaire de libération. Autour de chaque versant tourne un certain nombre d’auteurs (théologien ou philosophes africains et africanistes) dont leurs œuvres sont des réponses à la question de Jésus à ses disciples « qui dites-vous qui je suis », (Mtt 16,15//Mc 8,29//Lc 9,20). En répondant à cette question, les théologiens africains se catégorisent à deux grands groupes : christologique et sotériologique. Au bout d’analyse, il s’avère que dans leurs formulations comme dans leur déploiement, les deux groupes de la christologie africaine n’ont pas encore opéré un changement social de grande envergure comme cela était voulu par ces différents auteurs. Ils sont restés d’une part un débat cloisonné entre universitaires ; et d’autre part, dans ses appréhensions populaires, ils ont entrainé le culte de la personne et l’exaltation de la théodicée.

La deuxième partie est une quête de nouveau paradigme pour construire une christologie de transformation sociale. Elle va puiser chez les Réformateurs, spécialement chez Martin Luther, une nouvelle manière de formulation de la christologie : l’approche expérientielle de la christologie. En étudiant le contexte dans lequel Martin Luther formule sa christologie et l’écho que celle-ci a eu en Occident, l’approche expérientielle de la christologie s’est avérée un impératif catégorique de conceptualisation et de mise en œuvre pour toute christologie de transformation sociale.

La troisième partie, alors la dernière, est, d’une part, une réponse aux problèmes posés à l’issue de l’évaluation de la christologie africaine dans la première partie et, d’autre part, une application de l’approche expérientielle de la christologie obtenue à l’issue de l’étude de la christologie de Martin Luther dans la deuxième partie de cette thèse.  Elle est un dépassement de la question de Jésus à ses disciples, « qui dites-vous qui je suis », pour devenir une réponse à la question des disciples à Jésus : « Qui dis-tu qui nous sommes ? ». Pour y répondre, cette thèse met en vedette l’homme et ses capacités de restructuration ; ensuite elle présente le Christ comme mesure de recréation de l’homme et d’innovation sociétale ; enfin la société avec Dieu Trine comme levier et ferment des projets de vie que l’homme se donne en Dieu, sans oublier les figures d’ancrage de la transformation sociale qui sont : le prophète, le prêtre, l’apôtre, le roi, le peuple, et le Messie.

Pour la soutenance de ce travail, le grand jury s’est composé du Professeur Ordinaire WASSO MISONA Joseph, Docteur en Droit Public et actuel Recteur de l’Université Libre des Pays des Grands, ULPGL-Goma ; Professeur Ordinaire Jules Kamabu Vangi Si Vavi, Docteur en Théologie de l’Université Marc BLOCH de Strasbourg II (France), ses axes de recherche portent sur la théologie, la philosophie et l’éthique ; Professeur Ordinaire Christophe Chalamet de Genève et dont les axes de recherches portent sur la Christologie, la Théologie et la critique de l’histoire, l’Histoire de la théologie protestante récente, l’œuvre de Karl Barth ; Professeur Ordinaire Sébastien Kalombo Kampuku de l’Université Protestante du Congo (UPC), Docteur en théologie à la même université après un séjour de recherche à l’Institut Protestant de Théologie de Paris, à l’École Pratique de Hautes Études de Paris-Sorbonne, aux Laboratoires du Groupe Société Religion et Laïcité à Paris et au Hollenweger Center (Université Libre d’Amsterdam). Ses recherches actuelles sont axées sur les mouvements pentecôtistes en RD. Congo ; Professeur Pentadocteur Blaise Mukamba Ngandu, Docteur en Philosophie-Lettres, en Théologie, en Sciences politique et juridique, en Marketing-Management et en Psychologie clinique-Sexologie-Parapsychologie. Ses axes de recherche s’avèrent pluridisciplinaires et à son actif il se trouve plusieurs publications scientifique ; Le Professeur ordinaire MUDERWA BARHATULIRWA VINCENT, Docteur en théologie du University of South Africa, il est Exégète du Nouveau Testament, littérature johannique ; et enfin la Professeure Ordinaire, Muteho Kasongo Marina, Docteur en théologie de la South East Asia School of Theology de l’Université Silliman aux Philippines.

L’idée qui traverse ces trois parties et qui constitue la lame maitresse d’évaluation et de perspective de la christologie africaine est : « La christologie dans toute son essence est la doctrine de la restauration de l’autre par la parole. Sa conceptualisation expérientielle fait advenir un être-vie dont l’existence innove et transforme la société selon le projet de Dieu en Christ ».

Anselme Siku est pasteur ordonné au sein de la 3ème Communauté Baptiste au Centre de l’Afrique au sein de laquelle il a déjà exercé plusieurs fonctions à ce jour. Il intervenait également en qualité de Chef de travaux à l’Université Libre des Pays des Grands Lacs, ULPGL-Butembo. Son apport dans le domaine de la théologie systématique est une réponse aux nombreux défis au sein de l’Eglise et de la crème scientifique non seulement de la compréhension mais aussi de la praxis christologique dans son approche expérientielle. Avec les Professeurs Jules Kamabu et Christophe Chalamet, respectivement Promoteur et co-Promoteur, la thèse du Révérend Siku a été acceptée avec mention grande distinction.

La Rédaction

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